Constituer un réseau de forêts en évolution naturelle dans les Pyrénées

  • Pourquoi préserver ces forêts ?

Alors que de nombreux territoires s’artificialisent à grande vitesse, des forêts en évolution naturelle et présentant des attributs de maturité existent ça et là le long de la chaîne pyrénéenne, parfois sur plusieurs centaines d’hectares.

Leur avenir est très incertain, car elles ne bénéficient que très rarement d’une protection efficace. Les plus accessibles sont menacées à terme par des pressions économiques évoluant très rapidement.

Un chiffre : en France métropolitaine, en 2018, seules 0,15 % des forêts ont une libre évolution assurée sur le long terme par une réglementation particulière (source : RNF, 2017).

Forêt en évolution naturelle présentant des attributs de maturité, ici de très gros bois morts au sol, Pyrénées audoises © Philippe Falbet

  • Quelles forêts ?

Une forêt laissée à son évolution naturelle devient mature lorsqu’elle accomplit la totalité de son cycle biologique naturel, de l’ordre de 300 à 350 ans (cycle sylvigénétique d’une hêtraie sapinière pyrénéenne). On l’appelle alors une « vieille forêt ».

Les vieilles forêts forêts ont toutes en commun d’héberger une biodiversité très riche, principalement en ce qui concerne la micro-faune du bois mort et du sol, qui devrait être commune, mais qui est devenue remarquable voire menacée car trop rare, liée aux stades âgés de la forêt.

Dans les Pyrénées, elles sont majoritairement publiques, 15% seulement d’entre elles sont privées. Ce sont ces dernières qu’il nous intéresse d’acquérir, ainsi que des « vieilles forêts en devenir », qui le deviendront grâce à la libre évolution sur le très long terme.

Pour en savoir plus sur les vieilles forêts pyrénéennes et leur inventaire, cliquer ici.

  • Comment ?

Dons manuels, donations et legs de terrains forestiers, permettent à Forêts Préservées d’acquérir des forêts présentant des enjeux biologiques forts, et d’y garantir la libre évolution permanente.

Si vous vous sentez concernés par cette cause, vous pouvez nous aider, soit :

– en faisant un don manuel, selon vos possibilités,

– en faisant un legs, ou une donation de parcellaire forestier que vous souhaitez préserver dans le très long terme. Contactez-nous, nous viendrons le visiter avec grand plaisir !

Il n’y a pas de « petit » don. Tous servent le même but.

  • Est-ce une propriété privée ?

Les sites acquis par le fonds invitent à un nouveau rapport à la propriété privée.

Celle-ci est généralement inaliénable, c’est à dire qu’elle permet au propriétaire, dans la mesure où les lois en vigueur sont respectées, d’user d’un droit presque absolu sur « ses » terres ; dont détruire l’écosystème pour replanter une monoculture par exemple, couper des arbres multi-centenaires, ou encore vendre la forêt comme une simple marchandise.

Ici, la forêt acquise ne peut être revendue et sort donc de la sphère du monde marchand. Notre responsabilité est grande, le choix des sites à préserver est donc minutieux et concerté.

Si dans le futur, le fonds de dotation est dissous, les biens seront transférés à un organisme d’intérêt général qui poursuit les mêmes buts de préservation (voir le détail plus bas).

Comme le dit Baptiste Morizot dans cet article de la revue Terrestres : « Ce montage permet de neutraliser ce qui constitue sans doute l’aspect le plus problématique du droit de propriété, à savoir le droit d’aliénation (ou abusus en latin), celui qui permet de détruire ou de constituer la chose possédée en une marchandise échangeable sur le marché ».

La forêt devient alors un « commun » aux humains et aux autres êtres vivants. Dans ce petit foyer en libre évolution, existent des règles humaines avec des principes bénéficiant à l’ensemble du Vivant, la communauté biotique selon Aldo Leopold (végétation, animaux, cours d’eau, terre et roches présents sur la zone).

Trace de chat forestier © Michel Bartoli

 

Membre fondateur en vieille forêt, Donezan, Pyrénées ariégeoises

  •  Ca fonctionne comment ?

Le fonds de dotation est entièrement administré par des bénévoles.

Il est totalement indépendant et ne perçoit aucune subvention publique. Ce sont uniquement les dons d’organismes et de particuliers touchés par les actions du fonds, qui permettent d’acquérir les écosystèmes forestiers à préserver.

Cliquer ici pour accéder à la présentation des membres fondateurs.

  • Et si le fonds disparaît dans quelques décennies ?

Nous souhaitons apporter ici une réponse à une question qui nous est souvent posée : comment garantir la préservation d’un parcellaire acquis sur le très long terme ? Et si le fonds de dotation venait un jour à être dissous ?

La réponse est inscrite à l’article 8.9 de nos statuts : en cas de dissolution, « le conseil d’administration attribue l’actif net à une ou plusieurs fondations reconnues d’utilité publique et/ou un ou plusieurs fonds de dotation, et/ou tout organisme autorisé, ayant pour objectifs la protection et la conservation de la nature.« 

Le dendrotelme est une cavité remplie d’eau une partie de l’année. Ce dendro micro habitat est essentiel pour beaucoup d’espèces, notamment des syrphes forestiers. © Philippe Falbet


Créé début 2019, le fonds est jeune, et ne demande qu’à vivre pour acquérir de l’ancienneté et de la maturité.

Nous vous remercions pour votre intérêt et pour votre soutien.

 

(1) Carte de Gouix N. 2018: Vieilles Forêts et connectivités écologiques. Journées d’échanges 2017-2018 « Des outils pour être opérationnel sur les trames vertes et bleues »: « les vieilles forêts pyrénéennes, un patrimoine naturel à protéger ? Pourquoi et comment ? » 15 Novembre 2018