Haut Salat

Dates d’acquisition : Septembre 2022
Propriété actuelle de Forêts préservées : 2 hectares
Localisation : massif forestier de plusieurs centaines d’hectares situé dans le Haut Salat, en Ariège
Type de forêt : hêtraie située sur de fortes pentes avec une succession de ravins encaissés, majoritairement d’orientation Nord et Est
Altitude : entre 1100 et 1600 mètres
Chasse : Permise, nous sommes dans un Bien Non Délimité. Les conditions d’accès étant très difficiles, seule une partie de la parcelle est parcourue par les chasseurs.

Intérêts du projet :
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Nous avons acquis un premier lot de 2 hectares dans un Bien Non Délimité de plus de 250 hectares. Cette action induit la garantie de l’évolution naturelle sur l’ensemble de la parcelle (voir la définition d’un BND ici). Cela nous permet également d’avoir un droit de préférence pour des acquisitions futures d’autres lots dans cette même parcelle.
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La forêt est en évolution naturelle depuis plusieurs décennies. La quasi totalité de la parcelle ne présente aucune trace d’exploitation (aucune souche) sauf sur la partie basse (exploitation réalisée il y a environ 30 ans). Une ancienne piste d’exploitation pénètre la forêt par le nord sur quelques centaines de mètres, elle s’arrête vite. Ensuite … il n’existe aucune pénétration par des routes ou pistes forestières à l’intérieur du site. Aucune zone de pâturage n’est concernée.
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La forêt est une succession de ravins encaissés aux ambiances très fraîches et de versants et crêtes plus sèches. Elle est majoritairement composée de hêtres de diamètre moyen. Le sapin y est parfois présent, encore timidement, en sous étage. On trouve des chênes sessiles en mélange avec le hêtre dans les parties basses. Elle est traversé par des ruisseaux, des chaos rocheux, des éboulis, des zones humides, d’anciennes pâtures recolonisées par les fougères aigle et les bouleaux.
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La parcelle est en contact direct avec l’étage subalpin et au dessus, avec des pics culminant à plus de 2200 mètres d’altitude. Une vieille forêt de montagne de plusieurs dizaines d’hectares (sapinière à forte maturité), inventoriée et validée par le GEVFP (Groupe d’Etudes des Vieilles Forêts Pyrénéennes), est à seulement deux kilomètres à vol d’oiseau.
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La majorité de la parcelle est très difficile d’accès pour le promeneur. Elle constitue en cela une zone de quiétude pour la faune et la flore autochtone. Isards et cervidés s’y réfugient en période hivernale. Toute la partie haute est répertoriée comme « site vital Grand tétras », l’espèce y est citée présente, notamment en période de reproduction. Les sites d’hivernage composés de massifs de résineux, quant à eux, sont à quelques minutes à vol d’oiseau.
Objectifs :
L’objectif de cette acquisition est de mettre un premier pied dans ce massif qui présente de forts enjeux écologiques de par sa situation et son inaccessibilité.
Environ 50 hectares de cette immense parcelle sont inaccessibles, très sauvages, avec une évolution naturelle existant depuis au moins 100 ans. On y trouve de très gros hêtres, des chaos rocheux, de grandes stations de Scille lis-jacinthe (Scilla lilio-hyacinthus), indicatrices de l’ancienneté de cette partie de la forêt. Plusieurs lichens Lobaria pulmonaria y ont des tailles exceptionnelles sur de vieux hêtres tortueux.
De nombreuses loges de Pic noir y permettent la présence potentielle de la chouette de Tengmalm, qui niche quasi exclusivement dans ses anciennes loges.
C’est la pérennisation de l’évolution naturelle de cette partie de la forêt qui nous intéresse. Dans quelques décennies, la maturité du peuplement lui permettra de devenir une vieille forêt, véritable cœur de biodiversité, en continuité écologique avec les autres vieilles forêts présentes sur cette partie de la haute chaîne pyrénéenne.
Le lichen Lobaria pulmonaria est sensible a la pollution de l’air, il est en ce sens un très bon indicateur de sa qualité. Il peut atteindre une taille imposante lorsqu’il se développe sur l’écorce de vieux hêtres comme celui ci. © Philippe Falbet La couleur vive de cette trémelle contraste avec la couleur sombre de l’écorce du bois mort. © Philippe Falbet La parcelle est parcourue par de nombreux ruisseaux qui viennent grossir un affluent du Salat. © Philippe Falbet