Gar Cagire

Myxomycète (Fulago septica) sur bois mort dans le parcellaire acquis.

Date d’acquisition : Août 2024

Propriété actuelle de Forêts préservées : 2,58 hectares

Localisation : Contreforts du massif Gar Cagire, Comminges

Type de forêt : hêtraie chênaie, accompagnée du tilleul dans les fortes pentes

Altitude : entre 650 et 1050 mètres

Chasse : Battues au sanglier et chasse aux cervidés (chevreuil, cerfs) sont présents sur la partie du parcellaire la plus accessible. Nous veillons à ce qu’il n’y ait aucun agrainage ni excès de chasse sur nos parcelles.

Le site est très hétérogène. Ici, en raison de formations karstiques de type lapiaz et de fortes pentes, la couche de sol fertile est mince et les diamètres des bois vivants et morts au sol ne dépassent pas 60 cms. Au premier plan, tronc d’un tilleul à grandes feuilles.

Intérêts du projet :

  • Une vieille forêt de montagne d’environ 8 hectares a été inventoriée en 2021 par l’Observatoire des forêts des Pyrénées centrales, partenaire du GEVFP, sur des pentes moussues et fraîches des contreforts du massif Gar Cagire, montagnes emblématiques situées en avant chaîne dans le Comminges.

    Cette hêtraie est accompagnée de gros frênes et de gros chênes pédonculés et sessiles épars, avec un sous étage de gros buis pyralés. Une partie de cette vieille forêt, privée, bénéficie d’un contrat Natura 2000 « îlot de sénescence », le propriétaire s’étant engagé à ne plus faire de coupes pendant 30 ans sur ses parcelles.

    Autour de la vieille forêt, le boisement est très hétérogène, il héberge une mosaïque de milieux : des pentes douces et des replats fertiles avec d’énormes hêtres, des milieux ouverts herbacés pâturés par les cervidés, des pentes abruptes sur lapiaz (formation rocheuse karstique) laissant peu de sol où s’installent de magnifiques tilleuls à grandes feuilles (habitat caractéristique du Tilio acerion).

    Au vu de la richesse du site et de sa protection partielle, il nous a donc paru stratégique d’étendre le périmètre préservé.  

  • Le site d’intérêt, qui englobe la vieille forêt, représente un parcellaire très morcelé totalement privé (parcelles allant de 500m2 à 2 hectares) d’environ 70 hectares.

    Grâce à de nombreuses visites entre 2021 et 2024, deux zones très intéressantes à préserver par notre fonds ont été ciblées :

    – environ 20 hectares de hêtraie chênaie avec des arbres remarquables, englobant une partie de la vieille forêt citée plus haut, sur des pentes fraîches menant à un ruisseau coulant parfois en cascades,
    – une grande zone de lapiaz d’environ 15 hectares, véritable labyrinthe calcaire composé d’une grande diversité d’arbres typiques de l’habitat « Forêts de pentes, éboulis ou ravins du Tilio-Acerion » avec de vieux arbres hébergeant de nombreux micro habitats (tilleuls à grandes feuilles,  hêtres, érables champêtres, ormes des montagnes, frènes, etc) et de nombreux gros bois morts au sol et sur pied.

  • Il existe plusieurs vieilles forêts situées dans l’étage montagnard supérieur du massif, en forêts publiques. Le site que nous commençons à préserver se situe à moins d’1,5 kms de deux d’entre elles.

    Les continuités écologiques entre ces îlots de vieux bois sont primordiales pour les espèces inféodées aux très gros bois vivants et morts. Ces espèces, rares et menacées car liées à des stades âgés de la forêt très relictuels, ont pour beaucoup une capacité de dispersion réduite, de quelques centaines de mètres pour les plus exigeantes à quelques kilomètres. Elles représentent des milliers d’espèces (flore, fonge et microfaune confondues).

    Une trame de vieux bois protégée est donc essentielle pour le potentiel d’évolution et la conservation de ces espèces.

    Nous avons acquis en août 2024 un parcellaire de 2,58 ha, réparti entre le lapiaz et les alentours immédiats de la vieille forêt. Un autre propriétaire est en train de nous vendre 1,5 ha, le dossier est chez notre notaire depuis le mois de Mai 2024.

    Nous avons programmé une autre visite avec un propriétaire au mois de Septembre.

    Nous sommes très motivés pour agrandir rapidement le parcellaire préservé.

    Vieux hêtres dans la pente menant au ruisseau
    Chandelle de bois mort très décomposée dans le lapiaz, autour de gros buis attaqués par la Pyrale du buis. Si le petit bois mort est commun dans les forêts françaises, le gros et le très gros bois mort sont rares. La flore, la fonge et la microfaune liés aux stades âgés de la forêt sont de fait rares. 40% des espèces de coléoptères saproxyliques (décomposeurs de bois mort) de l’hexagone sont considérés rares ou menacés.
    Hêtraie sur le parcellaire en cours de préservation
    Très gros hêtre de 103 cms de diamètre sur un replat dans le parcellaire acquis (photo prise l’hiver 2024).
    Quelles que soient les variations de sensations que nous renvoient les forêts abandonnées sous diverses latitudes, elle nous redonnent le goût du sauvage, transmis par la force des cycles” Bernard Boisson, La forêt primordiale, éditions Apogée